Edouard LOYDREAU, pionnier de la dématérialisation

Il y a 160 ans, naissait l’idée que le support de l’information pouvait ne plus être l’objet lui-même.

En croisant la pratique de la photographie et celle de l’archéologie, deux disciplines nouvelles, Edouard Loydreau initie une démarche révolutionnaire, lui qui, socialement, était plutôt conservateur.

L’information est présente dans une représentation de l’objet, dans l’image photographique de l’objet ainsi dématérialisé. L’étude de l’objet est libérée de son examen direct et le musée, dans sa fonction de recherche, n’est plus contraint de l’acquérir.

Cette pensée nous semble « naturelle » aujourd’hui, mais en 1857 c’est totalement nouveau.

Loydreau perçoit le potentiel extraordinaire de la dématérialisation. Il fonde le projet de l’objet virtuel et partant, du musée virtuel.

Grâce à une technique photographique qu’il est sans doute le premier à maîtriser dans son application à l’archéologie (qualité de la lumière et prise de vue zénithale) associée à la stéréoscopie, il présente à la Société d’Histoire et d’Archéologie de Chalon-sur-Saône une première mise en pratique de son idée.

Un siècle et demi plus tard, la numérisation remplaçant la photographie analogique, la vision des pionniers est devenue réalité. Le projet a été le moteur de l’évolution technologique. Loydreau y a pris sa part. Au-delà de la célébration d’une figure locale, l’étude d’un tel personnage permet de comprendre comment une invention technique et une idée nouvelle « prennent » dans la société et contribuent à la transformer.

François Lotteau

Au musée Rolin, à Autun, via la Société éduenne, se trouve l’album portant le titre : « Docteur E. Loydreau de Neuilly, fouilles du camp de Chassey. 1869 – 1878. »

Il est composé de 34 planches d’objets archéologiques provenant des fouilles du camp de Chassey plus une vue de l’ « habitation du Dr Loydreau pendant les fouilles » et un autoportrait.

Le musée conserve également les plaques de verre correspondant à ces tirages. Cette collection est majeure et inédite.

Est également conservée au musée Rolin une épreuve donnée par Loydreau en 1902 à la Société éduenne, représentant Jacques-Gabriel Bulliot, Harold de Fontenay et un âne sur le Beuvray.

 

AUJOURD’HUI, CETTE IDÉE RESURGIT POUR SAUVER LES SITES ARCHÉOLOGIQUES EN DANGER DANS LE MONDE.

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